samedi 21 juin 2014

En adorant... Édith Stein, Je demeure parmi vous

Tu sièges sur ton trône
À la droite du Père.
Tu trônes au Royaume
De sa gloire éternelle,
Toi qui, dès l'origine,
Es Parole de Dieu.
Tu domines et Tu règnes
Sur le trône suprême,
Sous Ta forme humaine,
Ton corps transfiguré,
Depuis que sur la terre
Ton œuvre est achevée.
Oui, c'est bien là ma foi,
Ta Parole me l’enseigne,
Et parce que je crois
J'en connais le bonheur :
De là s'épanouit
L’espérance bienheureuse.
Car là où Tu demeures,
Là sont aussi les tiens
Et le ciel est déjà
Ma glorieuse patrie,
Je partage avec Toi
Le trône de ton Père.
Le Seigneur éternel
Qui créa tous les êtres,
Lui, le Dieu trois fois Saint,
Enveloppant tout être,
A de plus un royaume
Silencieux, bien à Lui.
Le centre du palais
De toute âme humaine
Est de la Trinité
Le séjour préféré,
Son trône céleste
En la terre d'ici-bas.
Il vint le Fils de Dieu
Devenu Fils de l'Homme
Reprendre à l’ennemi
Ce Royaume céleste
Et Il donna son Sang
Pour prix de délivrance.
Dans le Cœur transpercé
De Jésus sont unis
Le Royaume du Ciel
Et la terre d'ici-bas,
La source de la vie
Pour nous se trouve là.
Ce cœur est Cœur divin,
Cœur de la Trinité
Centre de convergence
De tous les cœurs humains,
Il nous donne la vie
De la Divinité.
Il nous attire à lui
Par sa force secrète
Et dans le sein du Père
Il nous abrite en Lui,
Nous saisit dans le flot
Du Saint-Esprit de Dieu.
Ce Cœur, il bat pour nous
Dans la petite tente
Où il demeure caché
Si mystérieusement
Dans ce rond de blancheur
Pétri de fin silence.
C’est ton trône royal
Sur la terre, ô Seigneur,
Un trône bien visible
Que Tu bâtis pour nous,
Avec joie tu me vois
M'en approcher tout près.
Tu plonges plein d'amour
Ton regard dans le mien
Et tu prêtes l'oreille
À mon faible murmure.
Tu remplis de ta paix
Le tréfonds de mon cœur.
Et pourtant ton amour
Ne peut se contenter
De cet échange-là
Qui nous tient séparés,
Le désir de ton Cœur
Réclame plus encore.
Tu viens en nourriture
Chaque matin pour moi,
Et ton Corps et ton Sang
Me sont vin et repas.
Prodigieuse merveille
Que Tu accomplis là !
Ton Corps dans ce mystère
Vient pénétrer le mien
Et ton âme elle aussi
Vient s'unir à la mienne.
Je ne suis plus alors
Ce que j'étais avant.
Tu viens et Tu t'en vas
Mais reste la semence
Que tu jetas en terre
Pour la gloire à venir,
Semence ensevelie
Dans ce corps de poussière.
En l'âme seul demeure
Comme un éclat des cieux
Et tout au fond des yeux
Subsiste une lueur,
Et un frémissement
Dans le son de la voix.
Mais le lien demeure
Qui relie cœur à cœur,
Flot jaillissant de vie
Qui jaillit de ton Cœur
Et qui donne la vie
À chacun de tes membres.

Qu'elles sont merveilleuses
Tes merveilles d'amour !
Et notre admiration
Nous conduit au silence
Car viennent à défaillir
Nos esprits et nos mots.

Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix - Édith Stein